Nous sommes souvent interrogés sur l’absence du label bio sur notre huile vierge de noisettes françaises. Pourtant, ce choix est le fruit d’une réflexion responsable, liée aux réalités agricoles, environnementales et économiques de la filière noisette en France.
Tout d’abord, le climat joue un rôle essentiel. En France, l’humidité favorise le développement de maladies fongiques et surtout la prolifération de ravageurs, comme le balanin, un coléoptère redoutable pour les vergers de noisetiers.
Pour protéger les récoltes, les producteurs français doivent parfois recourir à des traitements phytosanitaires, notamment l’Acétamipride. Ce traitement, autorisé par l’EFSA jusqu’en 2033 et utilisé en Turquie comme ailleurs en Europe, est cependant interdit en France à cause d’une surtransposition des directives européennes.
Pourtant, cette molécule de la famille des néonicotinoïdes est reconnue comme peu risquée par l’Agence européenne. Sans cette solution, la lutte contre le balanin devient très difficile, rendant la culture biologique presque impossible dans nos conditions climatiques.
Par ailleurs, le label bio n’est pas toujours synonyme de durabilité ou de proximité. La majorité des noisettes bio provient de régions plus sèches comme la Turquie ou la Géorgie, où les maladies sont moins fréquentes, ce qui facilite une production biologique à grande échelle. Cependant, ces noisettes parcourent des milliers de kilomètres, avec une empreinte carbone significative et des conditions sociales parfois discutables.
Enfin, la production bio en France est confrontée à des coûts élevés, tant en termes de main-d’œuvre que de certification. Beaucoup d’agriculteurs locaux préfèrent donc maintenir des pratiques raisonnées, sans pour autant entrer dans un cahier des charges bio difficilement tenable.
C’est pourquoi nous avons fait le choix d’utiliser des noisettes françaises, non bio mais locales. Ce choix soutient une agriculture de proximité, plus transparente, respectueuse des réalités du terrain, et limite les impacts écologiques liés à l’importation de matières premières lointaines.
